lundi 25 mai 2009

De l'utilité des élections européennes ?



Dans le milieu royaliste, le débat fait rage, à quelques semaines du scrutin. Doit-on participer ou non à ces élections ? Mon propos ne sera pas de vilipender l'une ou l'autre partie, chacun se faisant son opinion sur le sujet. Néanmoins, je vais tout de même me laisser aller à la critique — que les personnes qui se reconnaitront comme des cibles de cette attaque veuillent bien m'excuser par avance.

L'Alliance Royale, pour l'instant — & pour longtemps si possible — seul parti royaliste dans le spectre royaliste français, s'est engagé dans ces élections. C'est en quelque sorte un anniversaire pour cette formation, qui fut crée par Yves-Marie Adeline à l'occasion des dernières européennes, en 2004. Cette année, cinq listes sont en lisse pour les circonscriptions suivantes : Ile-de-France, Grand Ouest, Centre-Auvergne, Est & Sud-Est. Quant aux royalistes des autres circonscriptions, ils pourront se rabattre sur l'un quelconque des autres partis de leur choix, accompagné d'une quantité non négligeable du breuvage alcoolisé de leur choix.

Car si, en temps normal, l'électorat royaliste se disperse & s'étiole dans les partis républicains, faute d'une candidature ad hoc, cette fois-ci, il n'y a guère de raisons pour éviter le vote AR. On entend parfois que voter serait inutile, qui plus est pour des élections européennes. De nombreux arguments ont été savamment développés pour réfuter ce « déni de vote ». Mais si il ne faut en retenir qu'un ce serait celui-ci : sans tomber dans le cliché républicain, voter est un pouvoir qui nous est offert. Sans doute pas grandiose, mais pourquoi s'en priver ? Nous ne pouvons nous offrir le luxe de délaisser un seul moyen de se faire entendre. L'élection encore moins que les autres. Celle-ci reste à l'heure actuelle le vecteur le plus important d'expression politique, pour des tendances aussi peu médiatisées & aussi peu fournies en argent sonnant & trébuchant que le royalisme. Un clip de campagne de l'AR touchera un public beaucoup plus important que celui des efforts réunis pendant toute une année militante. Certes, tous le monde ne sera pas intéressé par ce petit parti d'hurluberlus, mais au moins, ils sauront que le royalisme est toujours présent en France, malgré la propagande républicaine qui sévit à l'école. Et si par bonheur l'Alliance continue sur sa lancée, l'effet de répétition pourrait mener à une banalisation de son image, clé de la reconnaissance.

Premier billet

Ceci constitue le premier billet du Conseil du Prince. Votre humble & dévoué serviteur espère en écrire de nombreux autres, en combattant pour cela son penchant naturel & paresseux. La raison de ce blog est assez simple à décrire :

1 — Le royalisme français souffre de bien des maux, & l'un des plus grand est son hermétisme. Les royalistes se targuent d'élitisme & de noblesse, à l'heure où la politique se mesure au nombre. Le résultat en est implacable : la solution monarchique, pourtant originale, & non dénuée d'intérêt, perd ses partisans, et leurs quelques réunions se déroulent devant un public de plus en plus clairsemé.

Bien sûr, quelques initiatives tentent d'extirper le complexe de la « vulgarité » du mouvement, en tentant de rallier les foules. Las, trop dispersées, leurs instigateurs manquant d'expérience, ces initiatives restent pour l'instant sans résultat clairement positif. Mais ce n'est pas pour faire leur critique que je rédige ce billet — cela viendra bien assez tôt.

C'est donc pour compléter cette œuvre d'ouverture qu'est apparu le Conseil du Prince : il s'agit d'un blog dont le public sera composé de néophytes, de gens qui n'y connaissent rien au royalisme, avec pour but, bien sûr, de les y faire adhérer.

2 — Les espaces de réflexion royaliste sont réduits à la portion congrue : quelques personnes, détachées des chapelles, ont bien essayé de développer une pensée monarchique originale, individuelle & libérée de la doxa — Royal-Artillerie en est un bel exemple, et constitue pour Votre humble & dévoué serviteur un modèle, mais nous pourrions aussi citer Partisan Blanc, Jean-Philippe Chauvin, etc. Mais ceux-ci sont encore trop peu nombreux. Ainsi, le Conseil du Prince a l'ambition de se placer à leur côté, pour faire entendre une voix différente que celle des « institutions » royalistes classiques.

Cependant, écrire hors de leur empire ne signifie pas les combattre ! Il est nécessaire d'applaudir et de se joindre aux troupes quand la cause est saine et quand l'action peut servir la Cause. Pour cela, le Conseil du Prince pourra à l'occasion servir de relais.

Cette réflexion au sein même du royalisme aura surtout comme public les personnes déjà introduites dans le sérail.

3 — Ainsi, le Conseil a deux objectifs : vulgariser l'offre monarchiste, et développer sa doctrine par sa modeste contribution. En espérant que ces paroles seront suivies d'effets, Votre humble & dévoué serviteur va entamer ses premiers billets.